Vladimir Ryjkov est un peu le DSK de la politique russe. En plus libéral, et probablement moins libertin. La ressemblance s’arrête au niveau des idées. À l’image des démocrates européens ou américains, il prône un État social, qui investit dans l’éducation et la santé, couplé à une économie de marché sans monopole, où règne la libre concurrence. Mais son credo, c’est avant tout le respect de la Constitution russe, bafouée selon lui par Poutine, qu’il décrit dans des éditos incendiaires publiés par Novaïa Gazeta comme un « leader soviétique ». À neuf mois de la prochaine présidentielle en Russie, Le Courrier de Russie a rencontré cet ancien député – hors jeu depuis que son parti a été interdit en 2007 – afin de recueillir son analyse de la campagne et son pronostic pour l’élection.
LCDR : À moins d’un an de la prochaine élection présidentielle, considérez-vous le système politique, en Russie, comme un système démocratique ?
Vladimir Ryjkov : Non. La Russie n’est pas un État démocratique. Elle ne figure d’ailleurs dans aucun classement des pays démocratiques. La plupart de ces classements la considèrent comme un État non libre, d’autres comme un État partiellement libre. En Russie, un parti (Russie Unie) a le monopole du pouvoir, et ce pouvoir est concentré entre les mains de Poutine, son leader. Les conditions pour une concurrence politique et une participation libre aux élections ne sont pas réunies.
LCDR : Il y a pourtant des élections en Russie.
V. R. : Nos élections, rongées par la fraude, ne sont qu’une illusion. Sous Staline, il y avait aussi des élections. Staline a été élu au Conseil suprême de l’URSS en 1937, année de la Grande Terreur1. Il convient toujours de distinguer les mots de la réalité : en Russie, les « élections » ne sont pas des élections.
LCDR : La Russie n’a-t-elle jamais eu d’élections libres ?
V. R. : Selon les spécialistes, […]
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Propos recueillis par Guillaume Clément Marchal